dimanche 8 avril 2012

PROPOS D'ATELIER (suite)

J'ai découvert ma peinture au fil du temps, découvert  qu'elle  me précède, d'un temps, d'un temps d'avance sur moi-même, parfois plusieurs,  disant de moi ce que j'ignorais, ne voyais pas. Il y a dans notre association et notre trajectoire un parcours commun et le parcours de chacun. Ce que je vous dis là, ma peinture le révélait bien avant que je l'entende, que je l'entende d'elle. 


Dans la vie courante on parle de personnes qui font vie commune. La peinture et moi c'est un peu ça. Nos vies s'entremêlent.

Longtemps "autorité-ordre" * et "rêve-contemplation furent mes compagnons de route dominants, sinon les seuls.   Le dernier, "rêve-contemplation", faisant heureusement fonction d'antidote au premier; antidote à cet "ordre-autorité" bien particulier qui, à huis clos, décide pour vous et sans vous, à votre place. Ce tortionnaire, ce violeur.
Longtemps je suis resté aveugle à cela, c'était bel et bien là, dans ma peinture. Comme cela l'avait été dans mon enfance,  j'en garde encore les traces et la présence dans ma vie, des séquelles peut-être, même. Ma peinture aussi.

Toute ma peinture est une dialectique, cette dialectique où se projette et se reflète  la dialectique de mon existence. Il y a encore autre chose   ...


Arpaillargues, avril 2012

1 commentaire:

Laure K. a dit…

"disant de moi ce que j'ignorais", c'est vrai je crois pour toute activité qui se permet d'inscrire aussi librement que possible, c'est à dire en s'autorisant la censure de l'inconscient à apparaître aussi. Essayer de rompre avec les limites amènent à d'autres frontières. J'ai souvent eu ce sentiment avec l'écriture, que cela devançait ma vie puisque je retrouvais des choses concrètes, matérielles je veux dire absolument semblable à ce que j'avais écrit, pensé, dessiné. J'imagine que ça doit s'apprivoiser avec une bonne dose de confiance ou alors quoi ? cette vie commune avec l'art et avec sa propre folle histoire ?