Une fois même j'ai entendu une "cliente" me déclarer : Jamais je ne pourrai boire une tasse de thé en face d'eux. Elle n'était pas en mesure de considérer ma peinture d'un oeil nomade. Ma peinture est comme ce troisième verre de thé caravanier, amer comme la mort. Clémentine, ma fille, lui répondit : La peinture de mon père a un point commun avec celle de Magritte , elle se prend au second degré.
Une séance d'Atelier ça vous tente toujours? N'ai-je pas plutôt bien fait de réduire aujourd'hui mon atelier aux seules dimensions de la paume de ma main?
Les ganaderos de Ronda, acrylique sur papier à la forme, ? X ?, 1994.
Les faux-témoins, les faux-semblants, acrylique sur papier, ? X ?, 1994
Depuis lors je trouve que ma peinture devrait se regarder comme ces trois verres de thé nomades, le premier doux comme la vie, le second fort comme l'amour, le troisième amer.... le coup de l'étrier, pour se mettre en selle de dromadaire.
Propos d'Atelier, février 2010, Deale Esq.
9 commentaires:
Envie de venir s'y poser, regarder, partager un thé, en silence... Bon week-end Baltha!
>Bona,
Ignores-tu que tu es au creux de ma main quand je prépare le thé?
Baltha
Ah! joie réelle, non feinte, vraie. C'est un appel du désert,des grands espaces ouverts vers l'infini.On prépare une tente, on fait en sorte que le sable n'y pénètre pas, le silence est notre compagnon de l'absolu, on écoute le chant des dunes. Partager un thé, possibilité d'une amitié durable...
le fusil... C'est pour te défendre contre les fantômes de tes personnages ?
La madame, elle a raison. Tes persos sont assez oppressants. Le thé aurait un goût encore plus amer en leur commpagnie. Tes oeuvres méritent une pièce à part dans la maison ; une pièce vide uniquement dédiée à leurs âmes, pour fouiller la nôtre à travers leurs regards.
Bon dimanche.
>choule[bnkr],
Souvent j'ai répondu que ma peinture ne se regardait pas, c'est elle qui vous regarde.
Je ne peins pas non plus des personnages, je veux dire que je fais d'abord de la peinture, je chemine sur une avenue imprécise et sans fin sur laquelle je m'interroge de la sorte : qu'est-ce qu'on peut faire avec la peinture aujourd'hui? Et puis je tenais également dans cette même avenue à me tenir à distance de l'ordre établi, des institutions. C'est pour cette dernière raison que je suis intéressé par le street art, là on ne trouve pas de "tapissiers", un tiers peinture, deux tiers mondanités.
Tu me vois régulièrement chez toi pour tout cela.
Baltha
>Choule[bnkr]2,
Pour le fusil, j'allais oublier : c'est en référence à Tartarin de Tarascon, près de chez moi, "S'ls viennent par ici, pan-pan, s'ils viennent par là, pan-pan-pan."
Pan!
Baltha
>Bona,
Un thé sous la tente ou à l'abri d'un taxi brousse, à l'arrêt bien sûr. Laurence dit qu'elle est d'accord.
A plus,
Baltha
Pourtant, un peu de thé ferait beaucoup de bien à vos personnages et les détendrait un peu.
>Une femme libre,
Mes personnages? Beaucoup ont peu-être qque chose de Quinze Ans...
Baltha
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