lundi 3 décembre 2012

UN PETIT CARRE SOUS UN PARAPLUIE
























Je ne crois plus depuis des lustres à un possible et durable retour à la croissance économique et, depuis tout autant de temps, je considère notre système économique comme des plus pernicieux dès lors qu'il prévaut et domine les champs de l'art et de la culture au lieu d'être inspiré par ces derniers.
Je sais, je ne suis pas complètement stupide, je vois bien que tout être vivant, tout ensemble de vivants doivent leur survie et leur croissance  à la domination qu'ils exercent sur d'autres, aux richesses naturelles que nous pillons. Mais j'ai longtemps cru qu'il existait des sociétés modernes où une forme d'activité pouvait se retrancher des objectifs de son système économique pour se consacrer à une activité non-économique sans que nos sociétés y fassent obstacle. Et bien non, non que le système vous combatte ouvertement, mais tout simplement parce qu'il ne vous reconnait pas. Notre système transforme les jardins en ghettos, abat les arbres auprès desquels nous pourrions nous installer. Ainsi notre système n'est-il plus inspiré que par ce qui le conduit à sa perte et s'écarte-t-il de tout ce qui pourrait le renouveler. Nous demandons à la croissance de réactiver la croissance, ce sont là les seules perspectives qui s'offrent à ce système économique auquel nous demandons ce qu'il ne peut plus donner et que jamais nous n'aurions dû autant exacerber.


Depuis des décennies je vis et travaille tel Robinson Crusoé, à cette nuance près que je n'allume pas de feux pour qu'on m'y repère ni qu'on m'extrait d'une île sur laquelle je n'ai pas échoué, mais auprès de laquelle j'ai pris refuge, j'entends là cet atelier où je travaille. Je voulais un paradis, un atelier libre, dans un monde qui crée des paradis  fiscaux. Je ne marche pas avec mon siècle. Je trébuche dans un univers qui marche sur la tête. Nous vivons, ce système et moi, dans deux mondes qui s'ignorent, nos vies s'achèvent sur des lits jumeaux, c'est bien là tout ce que nous partageons encore.
Propos d'atelier,  3 décembre 2012

8 commentaires:

Groslier a dit…

J'ai rien compris…

LE MAMI a dit…

>TG, ça ne m'étonne pas.
H./S.

Groslier a dit…

Hé ho!!
J'ai mon Certif moi mossieu!

LE MAMI a dit…

>TG, Voyez pour des leçons particulières peut-être ou bien Pôle emploi pour une formation, ici nous ne faisons pas ce genre de choses.
Bon courage,
H./S.

@necdot a dit…

Je ne sais pas pourquoi, mais ce billet a évoqué chez moi la notion de parallèles ... pour qu'elles existent, il faut qu'elles soient deux et pourtant jamais elles ne se rencontrent ...

Alez savoir ...

Amitiés,

BH

@necdot a dit…

Alez

Rajoutons vite une aile pour que les paroles s'envolent.

LE MAMI a dit…

@necdot,
et "les écrits restent".
Merci pour ce commentaire.
Je pense ici (comme ailleurs et partout) qu'il est sain que l'art reste à distance de l'ordre établi, lorsqu'ils entrent en contact il y a inévitablement collision et si le passager, entendre ici l'oeuvre, s'en sort intacte, l'artiste, lui, en sort infirme à vie car l'ordre le corrompt pour le réduire, le neutraliser. En cela l'art fait ici de la géométrie comme préconisait Platon.
J'ai fait en sorte, autant que faire ce pût, que ma peinture et moi ne croisions jamais l'ordre établi. Les tribunaux en ont voulu autrement, les huissiers sont sur le pas de ma porte.
La cigüe cher @anecdot, encore la cigüe!
H./S.

le bourdon masqué a dit…

je pense vous lire bien Hervé,les parallèles se croisent,maintenant et sans aiguillages.