Bâtiments de la CAPL, Uzès, Gard.
Enfant, le Louvre était l'un de mes terrains de jeux favoris du jeudi. J'y trompais la vigilance des vendeurs de billets d'entrée en m' infiltrant, en catimini sous la tablette du guichet.
Je poussais ce zèle jusqu'à agiter le pan des vestes de gardiens assoupis sur leur chaise pour les extraire de leur torpeur et de leur lassitude. Le Louvre, c'était ça, alors. J'y passais des heures, toutes mes années de prime enfance, jusqu'à mon internat au collège.Les après-midi du jeudi, je passais des salles du Louvre aux étalages des numismates installés quai Conti.
A cette époque, j'avais accès aux testons d'argent que je collectionnais aussi facilement que je pouvais m'approcher et toucher la Joconde, sans qu'Interpol en soit immédiatement alerté.
A cette époque, j'avais accès aux testons d'argent que je collectionnais aussi facilement que je pouvais m'approcher et toucher la Joconde, sans qu'Interpol en soit immédiatement alerté.
Photo F. TESORIO
Bâtiments de CAPL, Uzès, Gard.
Plus tard, quelques décennies après, et quelques peintures, après ces expériences d'enfance qui m'avaient fait intégrer spontanément que si enfant j'aurais pu jouer aux billes dans ces hauts lieux, adulte, enfin autant que faire se peut, je sus d'instinct que jamais mes peintures ici ou dans quelque autre haut-lieu public ou privé ne les encombreraient. Beaubourg, Salons, Biennales etc., pas pour moi.
Pourtant, je rêvais de gloire pour mes peintures, sinon de reconnaissance éphémère, ne serait-ce que le temps d'une sortie, d'une apparition réussies.
C'est ainsi que je décidais de mettre de la peinture en scènes et en sites.
La succession de mon père me permit d'offrir cela à mes peintures, au grand dam de mon frère aîné qui m'écrivit un jour, très inspiré, "Qu'est-ce que tu vas devenir maintenant que tu as dilapidé la succession de ton père?"
Bâtiments de CAPL, Uzès, Gard.
Plus tard, quelques décennies après, et quelques peintures, après ces expériences d'enfance qui m'avaient fait intégrer spontanément que si enfant j'aurais pu jouer aux billes dans ces hauts lieux, adulte, enfin autant que faire se peut, je sus d'instinct que jamais mes peintures ici ou dans quelque autre haut-lieu public ou privé ne les encombreraient. Beaubourg, Salons, Biennales etc., pas pour moi.
Pourtant, je rêvais de gloire pour mes peintures, sinon de reconnaissance éphémère, ne serait-ce que le temps d'une sortie, d'une apparition réussies.
C'est ainsi que je décidais de mettre de la peinture en scènes et en sites.
La succession de mon père me permit d'offrir cela à mes peintures, au grand dam de mon frère aîné qui m'écrivit un jour, très inspiré, "Qu'est-ce que tu vas devenir maintenant que tu as dilapidé la succession de ton père?"
4 commentaires:
"Qu'as-tu fait, toi que voilà, pleurant sans cesse ?
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà, de ta jeunesse ?" disait Verlaine.
Nous avons, semble-t-il, des lieux communs. De là à ce que nous nous découvrions des relations communes, Majesté... Décidément, le monde est petit, même sur la Grande Grande Toile !
Permettez-moi de persihihister à sihihigner
hi3
J'ai envie malgré tout de répondre à ce frère âné que les artistes n'ont jamais eu besoin d'une succession pour s'épuiser ; qu'en l'occurrence, avoir ou pas au départ est presque anecdotique : il est fréquent qu'à l'arrivée, on n'ait rien, ou pas grand chose de ce que les gens de bien considèrent comme valable ; que, lorsque la recherche artistique est un besoin vital, c'est sa vie qu'on dilapide à trop vouloir la rendre normale.
Que les gens "normaux" évitent donc de juger ce qu'ils ne sauraient comprendre ; car certains, n'est-ce pas ? ne sont pas faits pour se noyer dans un tableau...
Espérant ne pas heurter par ce commentaire hérissé de lassitude vos sentiments fraternels, je vous prie d'accepter mes sentiments amihicaux,
hi3
Tu sais mes sentiments fraternels, en l'occurence, ne font qu'illustrer la connerie et la méchanceté de l'auteur qui les motive. Je dirai que lorsque j'ai lu cela, je n'en suis pas revenu de tant d'incompréhension. Mais je n'en étais pas à ma première déconvenue. On ne tombe pas de très haut d'un seul coup. De ce genre de gratte-ciel on tombe petit-à-petit.
Et puis, je vais te dire, l'histoire que j'ai racontée là, je l'ai racontée avec beaucoup de joie, une joie que cette citation n'est pas en mesure d'entamer.
T'es quhihihi, toi au juste? Un prénom, s'il-te-plait.
Balthazar
Votre frère est devenu
ce que votre père a voulu
Vous allez devenir
ce qui était votre avenir
Grandir
pour soi et non, pour leurs désirs
Être
plutôt que paraître
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